vendredi 1 avril 2016

Au paravant les mariages étaient conclus entre les deux familles mais certaines le font encore aujourd’hui surtout dans les compagnes marocaines.
La mariée apportait une dot et la famille du marié devait reverser une somme importante à la famille de la future épouse.         

La mariée garde souvent son nom de jeune fille. La dot marque la fin des fiançailles et le début des fêtes du mariage. C’est à ce moment là que l’on fait le contrat de mariage. La date de ce jour était fixée par les deux pères, deux ou trois semaines avant la date du mariage.
Après la rédaction du contrat qui se fait généralement chez le père du future époux, comptait la somme en espèce qui devrait être reversée à la famille de la future épouse, la mettait dans des sacs et les deux notaires, le père du marié et quatre ou cinq hommes de confiance allaient chez le père de la jeune fille.
Le père de la jeune fille était tenu à la coutume, il devait dépenser cette somme que pour les futurs époux. Il devait constituer le trousseau de la mariée mais aussi acheter le mobilier nécessaire pour leur futur logement. Une fois la dot versée la date du mariage était fixée.
Cinq jours avant le mariage, les marieuses portaient à la maison du fiancé tout le nécessaire pour l’aménagement de la chambre nuptiale. On appelait ca le jour du déménagement  » Nahar  » et une fête avec des musiciennes  » Tbbalat  » était donnée dans chacune des deux familles.
Le lendemain s’appelait le jour de l’embellissement  » Nahar ez zina  » ou jour des matelas  » Nahar el farch « , les marieuses venaient aménagées la chambre nuptiale pour que la jeune fille se sente bien. Généralement on apportait des sofas, coussins, rideaux…
Elles aménagaient aussi l’alcôve nuptiale  » Dakhchoucha « , elles empilaient des matelas pour former une cloison ne laissant entre elle et le mur que la largeur d’un matelas, tout était décoré d’étoffes brodées et de tentures.
Une quinzaine de jours avant la date du mariage, la future épouse se rendait toutes les deux nuits au bain pour les sept ablutions rituelles. La dernière séance qui correspondait à l’avant-veille de son entrée dans le domicile conjugal était marquée par la cérémonie du lavage avec les seaux  » Takbib « . La fiancée venait accompagnée de parente et d’amies, elle était conduite dans la dernière salle et on lui chantait des louanges du Prophète et on poussait des youyous.
En arrivant dans la salle deux parentes déshabillaient la jeune fille qui devait resté les yeux fermés et les lèvres closes, pour crainte des génies du lieu. Sept seaux d’eau tiède étaient posés là, les employées prenaient de l’eau tour à tour dans chacun à l’aide d’un récipient apporté de la Mecque  » Tassa mekkawiya  » et versaient l’eau sur la tête de la fiancée qui à la fin des sept seaux était maintenant sous la protection des anges. On l’habillait de vêtements neufs et on la coiffait d’une somptueuse étoffe brodée de noir  » mharma « .
Les employées reprenaient les chants, et elles recevaient de la part des parents de l’argent mais aussi les anciens vêtements de la jeune fille car elle ne devait plus jamais les portés. La jeune fille venait d’entrer dans une nouvelle phase de sa vie. Tout le passé est brisé.
La soirée suivante était dite  » toualeb sghar « .
Dès la fin de l’après midi des femmes se réunissaient autour du thé, pendant que la jeune fille restait derrière un rideau avec ses meilleures amies qui étaient là pour l’accompagner et la soutenir dans cette grande épreuve. A partir de ce moment là, deux invitées  » barzat  » joueront un rôle spécial.
C’est deux invitées étaient des proches parentes du marié qui s’étaient mariés récemment.
Elles portaient les mêmes vêtements que la future épouse mais elles n’étaient pas maquillées.
Elles devaient se tenir de chaque coté de la porte de la pièce nuptiale. Chacune d’elles avait à sa disposition une marieuse qui l’aidait à se vêtir.
Pendant ce temps, le fiancé menait une vie hors de l’ordinaire. Le père du marié se faisait prêté une maison voisine qui durant la fête abritait les amis du marié et le futur marié jusqu’à sa nuit de noce.
On appelait cette maison  » dar islan  » tandis que la maison nuptiale portait le nom de  » dar el orss « .
Le fiancé devait se rendre à  » dar el orss  » avec des jeunes gens de son âge l’après midi qui précédait la nuit de noce ou des fois la veille.
Dans la soirée qui précédait la première rencontre entres les futurs époux, le coiffeur de la famille apportait à  » dar el orss  » une grande chaise de bois. Un cortège devait être formé par les jeunes hommes qui portaient le futur marié jusqu’à la chaise du coiffeur. Cette cérémonie était appelé la contribution en l’honneur du marié sur la chaise  » el ghrama e’ala el’aris fi ch-chliya « . Le coiffeur rasait la tête du fiancé et lui faisait la barbe si besoin puis le cortège se reformait pour rejoindre  » dar islan « .
Après tout ces préparatifs on arrivait enfin au mariage dit la nuit de l’arrivée  » lilet e-dkhoul « . Durant cette nuit là, trois fêtes étaient organisées dans chacunes des trois maisons ( les deux maisons familiales et la maison où se déroulait le mariage ).
Au début de la nuit et ce jusqu’à vers une heure du matin, la maison de la jeune fille était réservée aux hommes, les femmes et la jeune fille étaient au premier étage.
Le cortège nuptial se formait. En tête du cortège de ce mariage marocain les hommes de la famille du marié, les marieuses, la mariée avec cinq ou six parentes habillées pareilles, les parents de la mariée, hommes et jeunes garçons formaient le cortège. Ce cortège conduisait la jeune fille au seuil de la chambre nuptiale et lui présentait deux pains  » khobza  » et un trousseau de clés, un bol de lait et un plateau de dattes.
La belle mère de la jeune fille soulevait le voile, l’embrassait sur la joue et remettait le voile sur son visage, puis buvait une gorgée de lait que lui tenait une Neggafa et prenait une datte qu’elle lui donnait une autre neggafa puis retournait à sa place.
Avant même d’avoir été marié à son fiancé, la jeune fille était adoptée par sa future belle famille.
Pendant cette cérémonie, deux marieuses allaient chercher le futur époux à  » dar islan  » vers cinq heures du matin.
Les amis de celui-ci l’aidaient à enfiler les vetements que lui avait apporté les marieuses
( une djellaba et un burnous ) et tous après se dirigeaient vers la maison nuptiale.
Seul le marié entrait dans la chambre nuptiale.
Les marieuses plaçaient le fiancé derrière sa future épouse. Puis les marieuses faisaient retourner la jeune fille vers son fiancé et levaient le voile. Dans la plupart des cas, les deux époux se regardaient pour la première fois. Ceci fait le marié retournait à  » dat islan  » pour déjeuner avec ses amis.
Apres le diner, le mari revenait dans la chambre nuptiale pour consommait son mariage marocain.
Très tôt le lendemain  » Sbohi « , toutes les femmes mariées se réunissaient, attendant les marieuses qui elles apportaient le caleçon de la jeune mariée taché de sang. L’après midi de ce jour était consacrée à l’ouverture des cadeaux.
Les deux jours suivants, la mariée recevait son mari en fin d’après midi ainsi que beaucoup d’invités qui continuaient à voir.
Le cinquième jour la mariée était habillée plus simplement, et les marieuses défaisaient la coiffure spéciale mariage pour la coiffer de deux tresses de chaque coté.
Les marieuses faisaient asseoir la mariée, et le marié dénouait les tresses, collait une pièce d’or sur son front et les marieuses après la recoiffait, après quoi elle était présentée aux invités sans maquillage et les yeux ouverts.
Le septième jours les marieuses venaient remettre tout en ordre dans la chambre nuptiale et quittaient la maison. A partir de ce jour les époux reprenaient la vie normale.
Cependant le neuvième jours, l’épouse faisait du pain et préparait un plat de poisson.

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